Dans une lettre à Stefan Zweig datée de février 1931,
Freud écrit que «le procédé de la libre association paraît
à beaucoup l'innovation la plus remarquable de
la psychanalyse, et est la clef méthodologique de ses résultats».
Pourtant, à cette date tardive, le «dire ce qui vient» de la règle
fondamentale avait depuis longtemps conduit Freud à faire
de l'actualisation transférentielle l'axe du processus de la cure.
La dimension vécue, relationnelle de son expérience subjective,
l'élaboration du contre-transfert qu'elle impliquait devaient assurer à
l'interprétation sa portée transformatrice. Mais l'aventure du transfert
tendait à subvertir la fonction tierce initialement dévolue à une règle
que son registre objectivant, explicitement méthodologique, semblait
reléguer au second plan. Pour Freud, cependant, l'association libre
restait garante du principe contra-suggestif de sa méthode. Dans le cadre
contraignant et séducteur de la situation analysante, le jeu analytique
veut que la libre parole croise l'exigence que le transfert se dise, qu'un
transfert sur la parole la fasse porteuse du désir et du renoncement.
Après Le divan bien tempéré (1995) et La situation analysante (2005),
Jean-Luc Donnet poursuit ici son exploration du site analytique.
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