
Des diplômes des rois mérovingiens aux brèves notariales,
des privilèges pontificaux aux actes d'officialité, des notices aux
chartes scellées, les actes écrits constituent une source de premier
ordre pour les médiévistes. Leur nombre - on les compte par
centaines de milliers -, la précision de leurs informations, la diversité
de leur objet justifient cette place. Dans leur interprétation,
pourtant, les difficultés abondent. Les falsifications s'y sont
de tous temps glissées, qu'il faut dépister. Les documents sincères,
de loin les plus nombreux, ménagent des pièges plus sournois. La
rigidité des formulaires est garante d'authenticité ; il faut y jauger
la part des traditions et des routines, des sous-entendus et des mensonges,
des lieux communs et des codes.
Pour ce faire, depuis plus de trois siècles, la diplomatique a accumulé
les observations permettant de séparer le faux du vrai.
Mais elle a aussi suivi l'évolution de la discipline historique, portant
ses regards sur le langage stéréotypé dont les actes usent et
abusent, sur la place de l'écrit dans les sociétés médiévales, sur
la circulation des modèles entre chancelleries, sur la formation et
le contrôle des écrivains professionnels. Reflet d'une culture, symbole
d'un pouvoir, les sources diplomatiques ont encore beaucoup
à révéler.
Le présent ouvrage invite à la découverte de ces chantiers multiples
et introduit au maniement des sources et de la bibliographie.
Il explique comment examiner les actes, en expose l'élaboration,
en retrace la tradition, du brouillon aux copies. Il indique
les grandes pistes pour retrouver les actes, inédits et publiés, les
critiquer, les éditer. Un choix de quarante-trois documents, reproduits,
transcrits, analysés et commentés, illustre concrètement la
richesse du matériau et la diversité des questions.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.