Selon la conception antique et médiévale de l'univers, le ciel ne
saurait être infini, puisqu'il tourne... À la suite du renversement
copernicien, qui immobilisa la sphère des étoiles et mit la Terre en
mouvement, la question de l'infinité cosmique s'imposa. Encore
habité par l'idée d'un monde clos et fini, Copernic préféra laisser
cette interrogation aux philosophes, puisqu'elle ne changeait rien à ses
mesures angulaires ni à ses tables astronomiques.
Partant de cette idée prometteuse d'infini, des savants de toute
l'Europe ouvrirent de nouvelles perspectives aux préoccupations
métaphysiques, théologiques et scientifiques de l'époque. En
abandonnant la centralité, la réflexion déboucha sur une pluralité
infinie de centres, puisque, «dans la sphère infinie, le centre est
partout et la circonférence nulle part».
Malgré les censures de l'Inquisition, la plupart des grandes
philosophies contribuèrent à l'essor de cette nouvelle conception de
l'univers, qui, conjointement, inspira aussi la littérature de l'époque
où foisonnaient les voyages cosmiques à travers la multiplicité des
mondes. De Dieu à l'Univers, puis à l'Esprit qui les pense : voilà
l'itinéraire que Jean Seidengart emprunte dans ce livre qui retrace,
avec rigueur, les étapes d'une refonte de l'idée d'infini à l'aube des
temps modernes et de la révolution scientifique.
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