Comment parler du sacré après la disparition de Dieu ?
C'est à la découverte d'un sens du sacré caché en chacun de nous, ainsi que d'une spiritualité libératrice, que nous invite le philosophe Richard Kearney. Alors qu'en Occident Dieu est mort et que les certitudes dogmatiques sont tombées, vers quoi se tourner quand les grandes questions - sur l'amour, la mort, la rencontre avec l'autre - demeurent ? Alors que les disputes essentielles sur le théisme et l'athéisme n'ont pas disparu, l'auteur introduit une notion nouvelle baptisée " anathéisme ". Un néologisme venu du grec, qui signifie littéralement " Dieu après Dieu ". Et de préciser ce qu'il appelle de ses vœux : la création d'un " espace anathéiste où la décision libre de croire ou de ne pas croire [serait] non seulement tolérée, mais chérie ".
D'origine irlandaise et élevé dans la tradition chrétienne, Richard Kearney raconte avec une infinie sensibilité comment il s'est surpris à revenir lui-même à la question de Dieu, mais de façon nouvelle, lors de ses études de doctorat en France, " société radicalement sécularisée ", auprès de grands penseurs comme Paul Ricœur et Emmanuel Levinas. Et il fait redécouvrir ici les épiphanies qu'ont connues de grands auteurs tels Marcel Proust ou Virginia Woolf...
Sensible à cette loi de Saint-Benoît, comme à celle des ashrams indiens, d'accorder " l'hospitalité à tout étranger ", Richard Kearney nous invite à penser une nouvelle spiritualité qui, loin d'engendrer de nouveaux conflits - ce que les religions traditionnelles n'ont pas manqué de faire -, apporte la paix. Un appel émouvant et une réflexion profonde, par un philosophe qui ne revendique " aucune connaissance savante en théologie ".
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