En choisissant le personnage de Didon, Étienne Jodelle poursuit dans la voie qu'il a ouverte en 1553 avec Cléopâtre captive. Il fait voir la chute d'une héroïne dans le malheur et met sur la scène française un sujet à la mode. S'il confère à la reine de Carthage un statut tragique sans ambiguïté, la tragédie ne parvient cependant pas à s'émanciper de l'épopée. Recourant à de nombreux procédés épiques, cette pièce de théâtre se présente comme une suite de fragments plus ou moins longs d'une Énéide éclatée. Toutefois, Étienne Jodelle, en « grand libertin », refuse la religiosité de son modèle latin et dénonce le « fart » de la religion. Le texte proposé ici reprend celui du recueil posthume des OEuvres et meslanges poétiques édité par Charles de La Mothe (1574).
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