Le dictionnaire, oeuvre de grammatisation des langues (Auroux, 1992), constitue un objet éminemment social, un miroir non seulement des pratiques linguistiques mais aussi des sociétés qui le produisent.
Cet ouvrage a été conçu comme un essai visant à mettre en dialogue deux disciplines qui d'ordinaire ne communiquent que très peu : la lexicographie et la sociolinguistique. Ne pas être lexicographe ou sociolinguiste pourrait être inconfortable pour traiter pareil sujet, mais avoir été métalexicographe dans un laboratoire de sociolinguistique permet d'être sensible à la perception de l'outil dictionnaire chez les linguistes soucieux des relations entre langue et société.
Perçu à tort comme un simple objet véhiculant l'arbitraire d'une norme linguistique supposée, le dictionnaire est bien plus que cela. En dehors des spécialistes de lexique, de terminologie ou autres familiers des dictionnaires, peu de chercheurs mesurent vraiment l'apport du dictionnaire à la description des langues et notamment à ses nombreux phénomènes de variation.
Il s'agit ici d'une tentative de conciliation de deux univers scientifiques qu'en apparence tout oppose mais qui, non seulement mériteraient d'entrer davantage en interaction, mais possèdent déjà de nombreux points de convergence.
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