Qu'est-ce que le monde intelligible pour Plotin et comment l'homme peut-il y accéder ? Telles sont les deux questions à la base de cet ouvrage dans lequel l'auteur a choisi de confronter le dire et le faire, la doctrine métaphysique et la pratique philosophique. Pour y répondre, il analyse, dans un premier temps, la théorie des facultés de connaître et celle du langage telles qu'elles se laissent dessiner au fil des Ennéades, afin de mettre en évidence à la fois les potentialités propres à chacune de ces facultés et le type de discours philosophique le plus apte à révéler le monde intelligible dans toute sa complexité. De cette première recherche, la dialectique ressort comme la méthode philosophique plotinienne par excellence : ce que Platon, dans le Sophiste, appelle la «science des hommes libres», apparaît, chez Plotin, comme la «partie précieuse de la philosophie» dont le lieu propre est le Noûs. L'Alexandrin ne s'est pourtant pas contenté d'une simple exposition doctrinale de la dialectique puisqu'il l'a lui-même concrètement pratiquée. C'est ce que l'auteur montre, dans la deuxième partie de l'ouvrage, en expliquant comment, dans le traité VI. 2 (43) intitulé Des genres premiers de l'Etre, Plotin se sert de la méthode dialectique pour révéler les cinq genres premiers que sont l'être, le mouvement, le repos, le même et l'autre. Par là, il nous donne l'occasion de rentrer dans l'un des plus difficiles traités plotiniens et aussi l'un des moins commentés, où le monde intelligible se dévoile comme une suntaxis, un système d'ordonnancement, à travers les deux structures héno-logiques que sont le genre-espèces et le tout-parties.
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