Ce livre d’étrange facture vient en témoignage de la force d’une rencontre survenue il y a bien longtemps, entre un vieil homme, Jean-Marie Somet et un chercheur ; il est le lointain effet de l’impact suscité chez ce dernier par sa découverte, alors, du musée de la mine créé de toutes pièces par JM Somet et portant son nom. Quel étrange musée en effet !
Tous les murs sont littéralement recouverts de reproductions de photographies anciennes, le plus souvent locales, et à chacune d’entre elles est joint un cartel autographe toujours marqué du sceau biographique, où sont consignés en vrac les souvenirs personnels (JM Somet durant sa longue carrière est descendu dans la plupart des puits du bassin), les éléments d’une mémoire trans-générationnelle (JM Somet compte plusieurs générations de mineurs dans ses ascendants), ainsi que des informations tirées d’archives (devenu retraité de la mine, JM Somet a collecté tous ce que les différentes archives comptaient d’éléments relatifs à l’histoire de la mine dans le bassin stéphanois)… activés par l’image. En sorte que ce petit musée totalise un monde de la mine aujourd’hui disparu et la mémoire d’un homme qui était en passe de disparaître à son tour ; l’un et l’autre confondus. C’est l’ensemble de ces cartels, transcrits littéralement et augmentés des commentaires de JM Somet relatifs à leur confection qui constitue la matière de cet ouvrage.
Point d’aboutissement du long parcours engagé par Michel Peroni pour mettre à son tour en partage ce qu’il avait jadis découvert et pour faire reconnaître la valeur du geste accompli là par JM Somet, ce livre est donc tout entier consacré à l’oeuvre muséographique par laquelle un vieillard considérable, dernier survivant d’un monde perdu – le monde de la mine – a tenté de transmettre au public sa mémoire intégrale de ce monde. En cela, le livre tient lieu de musée, et la lecture de l’un, de visite de l’autre…
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