Deux destins toulousains
Du Cardinal Saliège, Compagnon de la Libération, Charles de Gaulle a dit : « Cet homme était une flamme ». Le 23 août 1942, Mgr Saliège ordonna la lecture de sa lettre dans toutes les paroisses. Il y dénonça vigoureusement les violences faites aux juifs, les droits et les devoirs violés, réveillant les consciences bien au-delà de Toulouse. Frappé d'infirmité, il s'appuya alors sur son évêque auxiliaire Mgr de Courrèges. Surprenant contraste entre deux hommes que tout semblait opposer ! L'archevêque aux intuitions fulgurantes, au tempérament vif, et son auxiliaire tout en retenue, discrétion, pudeur.
Tous deux, marqués par la vie des tranchées, étaient préoccupés par les questions de justice sociale. La dignité de la personne humaine était au coeur d'une action fondée sur l'Évangile. À Toulouse, années quarante, ils furent le ferment d'une Résistance spirituelle active.
Mgr de Courrèges contribua à la fondation du Secours Catholique. Devenu évêque de Montauban, il insuffla dans ce diocèse l'esprit du concile Vatican II, se montrant « père » de ses chrétiens.
Le 10 novembre 1956, le peuple de Toulouse, croyants et incroyants mêlés, fit cortège à « son cardinal » défunt qui, comme son proche collaborateur, mérite aujourd'hui d'être mieux connu.
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