David Mangin ne laisse pas de répit au temps. Un trajet en métro,
en taxi, un moment à la table d'un café : chaque instant libre, chaque
pause ou temps mort est l'occasion pour lui de tracer, au feutre ou au
stylo, une impression fugitive, une scène captée sur le vif, un paysage
qui évolue... Si «desire line» désigne en anglais le plus court chemin,
l'expression est ici synonyme d'instants capturés puis restitués, dans
de précieux carnets, en autant de croquis au trait rapide, urgent.
Au gré de ces esquisses se révèlent des parcours, des itinéraires,
des empreintes de voyages : chemins buissonniers, tracés au fil des pas,
chemins hors plan, chemins pressés qui parlent de la ville et disent la
campagne. De la manière dont elles se font et se défont, de Sébastopol
à Hong Kong, de la Volga à New York, de Ras el-Barr sur le delta du
Nil au Cap Ferret entre bassin d'Arcachon et océan, du Cambodge
à la Finlande, de Saint-Louis à Stockholm, de Jaipur à Paris, et
en Italie bien sûr ; vues du ciel, vues du sol. Des intermèdes scandent
l'ouvrage sous la forme d'articles et de reportages photographiques
qui permettent de s'attarder sur un lieu ou un thème particulier.
Ce recueil de croquis - qui sont autant de regards sur la vie urbaine,
l'architecture vernaculaire ou contemporaine, au fil de la vi(ll)e
passante - est un plaidoyer pour l'observation et le dessin.
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