Gerhard Rohlfs est revenu de Cyrénaïque en mai 1869. Quelques mois plus tard, c'est la guerre franco-allemande, et il est appelé à Berlin par le ministère des Affaires étrangères. On le charge d'une mission qui nous paraît aujourd'hui rocambolesque : aller en Algérie y fomenter une révolte, afin de contraindre le gouvernement français à distraire une partie de ses troupes de France. Rohlfs embarque pour Tunis ; il est vite appréhendé par la police du bey et mis dans le premier bateau qui part pour la Sicile.
Dès 1872, il pense à retourner en Afrique et prépare un voyage dans le désert Libyque. La chance lui permettra d'avoir l'oreille du khédive, qui va financer l'expédition. Quant aux participants, ils seront nombreux : Rohlfs inaugure les missions pluridisciplinaires. S'y ajoute un nombre considérable d'instruments, dont beaucoup ne serviront pas et, en prévision du manque d'eau, 500 bidons métalliques de 50 litres, plus d'invraisemblables pompes aspirantes portatives qui lui créeront de tels ennuis que la première utilisation sera aussi la dernière.
L'expédition va à Farafra, puis à Dakhla, d'où Rohlfs voudrait rejoindre l'oasis mystérieuse de Koufra. Un erg infranchissable l'obligera à renoncer. Il montera vers le nord jusqu'à Siwah. Pour rejoindre le Nil dans la Haute-Egypte, il reprend d'anciennes pistes du sud pour finalement atteindre l'oasis de Kharga.
Assez curieusement, Rohlfs ne part pas sans appréhension dans ce désert encore inexploré. Ce n'est pas, sans nul doute, pour lui-même qu'il redoute le pire, mais pour tous ses compagnons qu'il entraîne avec lui dans cette aventure. En fin de compte, Rohlfs va réaliser en trois mois une très belle exploration du nord du désert Libyque. Il faudra attendre un demi-siècle avant que n'en soit reconnue, avec l'arrivée de l'automobile, la partie méridionale.
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