« Il est facile d'expliquer pourquoi on aime le Vercors, la Bretagne, le Pays basque, la Corse, paysages virils et puissants : ils en imposent, ils roulent leurs biceps de névés, de garrigues ou de houles, ils vous en mettent plein les yeux. Mais la Touraine ? Ces vallonnements paresseux, ce fleuve indolent, ces coteaux de craie... C'est un bonheur furtif et secret comme les reflets du fleuve dans les boires et les bras morts, les mousses lumineuses qui gagnent les sables à l'étiage, un bonheur bouillonnant à l'insu du monde comme le moût d'octobre dans la pénombre des caves de tuffeau, un bonheur puissant et calme, gonflé d'ivresses passées et à venir. Il m'aura fallu du temps pour m'acclimater à ces lieux, tellement de temps pour comprendre ce que j'aime ici, et combien je l'aime. L'amour est lent, c'est un travail. »
En compagnie d'un ami photographe, Jean-Marie Laclavetine a vagabondé durant des mois sur les routes deTouraine. Ils sont allés à la rencontre des « fainéants sublimes » dont parle Balzac, habitants d'un pays où le temps ne passe pas à la même vitesse qu'ailleurs.
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