Apparentée à la Maison impériale de Russie, la comtesse Eugénie Efimovsky (1850-1925) grandit dans le milieu slavophile sous Nicolas Ier et Alexandre II. Ses dons d'écrivain et d'artiste, son amitié pour Tourguenieve, sa correspondance avec Dostoïevski et Soloviev, ses liens avec les Aksakov et le pédagogue Ratchinsky, firent d'elle une figure de proue de l'« âge d'argent » de la culture russe.
Héritière spirituelle du slavophile Khomiakov, elle voulut « aller au peuple » en servant l'Église, alors en plein renouveau. Avec la bénédiction du starets Ambroise d'Optino, grâce au soutien d'Alexandre III et de saint Jean de Cronstadt, elle devint la moniale Catherine et ressuscita le couvent de Lesna en Pologne russe. Aidée de Mgr Euloge, elle fit un foyer de bienfaisance et de formation religieuse et professionnelle pour les Ukrainiens et les Biélorusses revenus à l'Orthodoxie.
Son oeuvre, nourrie par une intense vie intérieure et par ses écrits sur le rôle du monachisme dans l'éducation du peuple, s'inspirait des diaconesses de l'antiquité chrétienne. Rencontrant un succès inespéré, elle fit cinq autre fondations aux confins russo-polonais. La Grande Guerre les détruisit et la communauté se dispersa mais l'higoumène Catherine émigra avec nombre de ses moniales et leur icône miraculeuse. Après un bref séjour en Moldavie, elle s'installa en 1920 en Voïvodine serbe grâce au roi Alexandre. Son exemple repeupla les couvents serbes ruinés par les Ottomans.
Elle s'éteignit en 1925 mais en 1984 son corps fut retrouvé intact. En octobre 2010, l'Église russe la canonisa au sein de sa communauté, aujourd'hui en Normandie.
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