À l'origine, un Mémoire adressé au ministère de la Guerre en 1856,
vibrant plaidoyer pour la création d'un service de renseignement efficace
et centralisé. Son auteur, le capitaine Joseph Tanski, précurseur
de l'espionnage à la française, appelait les responsables militaires à
inventer de nouvelles méthodes pour regrouper et analyser l'information.
160 ans plus tard, la réforme de Nicolas Sarkozy permet enfin à la France
de disposer d'une communauté du renseignement mieux adaptée aux
menaces du XXIe siècle. Entre-temps, les atermoiements politiques, les
rivalités entre services, les querelles entre le Quai d'Orsay et le ministère
de la Guerre auront longtemps constitué un handicap pour l'efficacité du
renseignement français.
De la naissance des premières structures d'espionnage sous le Second
Empire à la création de la DCRI en 2008, de la guerre de Crimée
à l'ère post-guerre froide en passant par le 2e Bureau, le BCRA et la
DGSE, Gérald Arboit signe la première étude de fond sur l'histoire de nos
services secrets. S'appuyant sur de nombreuses archives déclassifiées
et libérées des fantasmes, il montre qu'après s'être longtemps désintéressés
du renseignement, les responsables militaires et politiques ont
compris son importance dans leur rivalité avec l'Allemagne. Engagée dès
les années 1900, la professionnalisation des espions et contre-espions
permettra alors d'engranger des succès incomparables mais il faudra
attendre la fin de la guerre froide pour que voient le jour des services
secrets formés aux technologies nouvelles, au contre-terrorisme ou à
l'intelligence économique.
Un livre essentiel à la compréhension des rouages d'un instrument
devenu un pilier de la souveraineté de la France.
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