C'est au cimetière du Père-Lachaise, un jour qu'il s'y trouvait pour
accompagner son ami Serge dans son dernier voyage, que Jacques
Weber a vécu ces heures lentes, lourdes. Elles auraient dû l'accabler,
l'anéantir. Elles ont renforcé son goût de vivre, son insatiable appétit
des autres. Au fond de lui-même, il a réagi à la manière tonique d'un
Léo Ferré : «Tu meurs, moi pas !»
Un autre jour, deux années plus tard, Jacques Weber a éprouvé
l'envie irrésistible de donner une deuxième vie à Serge, en jetant tout
sur le papier : leur rencontre imprévisible et extravagante, leurs amis,
leurs amours, leurs chagrins, leurs joies.
En racontant Serge, Jacques se raconte aussi, un peu, pas trop, juste
pour qu'on comprenne bien de quoi s'est nourrie leur vie d'artistes,
leur existence d'humains : d'émotions et de découvertes, de coups de
coeur et de partages, de coups de gueule sans retenue et de silences
pudiques. En faisant revivre Serge, Jacques met aussi en lumière, pour
«quelques secondes d'éternité», Marie, Nathalie, John, Luc, Sandrine
et d'autres, tous siens, tous leurs. Si des noms connus surgissent
(Pierre Brasseur, Michel Simon, Simone Signoret...), c'est qu'ils ont
leur place affectueuse et irremplaçable dans la vie de Serge et de
Jacques, simplement, sans plus.
Des petits coins de paradis est un récit émouvant et magnifiquement
écrit. Une sorte d'Ulysse au pays des merveilles. Une déclaration
d'amour passionnée à la vie.
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