À la barbe des nazis
« Alors que disparaissaient nos familles naturelles dans la fumée des trains précédant celle des fours crématoires, d'autres familles, ici à Chavagnes-en-Paillers, nous ouvraient grand leurs bras et leurs coeurs. » Ainsi David Fuchs évoque-t-il, plus d'un demi-siècle après, ces temps où des familles vendéennes ont, à la barbe des nazis, préservé du pire plusieurs dizaines d'enfants juifs.
Mais pourquoi avoir précisément choisi cette Vendée que l'on présente souvent comme massivement pétainiste et encore marquée par le vieil antijudaïsme chrétien ?
Si Chavagnes, où les Allemands occupent le petit séminaire, demeure emblématique par le nombre d'enfants cachés et le risque particulier encouru, bien d'autres communes vendéennes s'inscrivent au palmarès de la lutte contre la persécution antisémite, de Montournais, la bocaine, à Groix-de-Vie, la côtière, en passant par Saint-Pierre-le-Vieux, la maraîchine, Saint-Valérien, la plainaude, Les Sables d'Olonne, ou Vouvant, la forestière... Et pourquoi ce silence d'un demi-siècle ?
L'enquête sans complaisance de Jean Rousseau permet de suivre ces enfants depuis leurs familles des quartiers pauvres de Paris. Et de découvrir toute une chaîne d'héroïsmes discrets : la concierge qui sauve de la rafle, la blonde convoyeuse qui prend la petite main, puis dans un bourg vendéen une autre main qui se tend et qui protège avec un coeur pour aimer. Une histoire qui ruine les visions manichéennes.
Une belle histoire d'amour donné et reçu.
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