Gouvernée par la main ferme des bonnes sœurs, l’enfance de Pedrito n’a pas été facile et l’adulte qu’il est devenu n’arrive pas à s’en défaire. Pourtant, c’est à ce moment-là qu’il rencontre ses meilleurs amis, Escurín, avec ses yeux de garçon de café portugais, et Pardeza, démocrate en devenir qui penche autant à gauche qu’à droite, ainsi que Mercedes, l’amour de sa vie, hautaine, légèrement exhibitionniste et à peine au courant de l’existence de Pedrito.
Tandis que l’Espagne de l’après-Franco découvre une vague érotique, la vie de Pedro est bouleversée lorsque ses grands-parents apparaissent pour lui offrir un « Grand Avenir » au beau milieu de la petite-bourgeoisie madrilène, là où pullulent les « gens charmants ». Loin de ses amis, « les invisibles », mais toujours accompagné de la Vierge Marie – qui lui apparaît régulièrement pour le conseiller, quoique parfois un peu dévêtue et toujours pressée – et d’un nouveau copain, le grand Carlón – un jeune Sherlock Holmes en surpoids –, Pedrito décide de devenir affreusement riche, malgré les risques que cela comporte.
Avec un humour féroce et un sens de la repartie inégalable, Rafael Reig dresse ici le portrait d’une génération désenchantée qui pense qu’elle en a peut-être fini avec le passé, mais le passé n’en a pas fini avec elle. Les années 70 et l’après-Franco vus par des orphelins – canailles, ironiques, roublards – élevés dans un foyer tenu par des bonnes sœurs strictes et cachottières. Un roman féroce sur l’amitié et le temps qui passe.
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