Onze nouvelles qui passent sans crier gare du comique
au tragique où Zakhar Prilepine, à sa façon - brutale
et somptueuse -, parle des femmes, des "potes",
de l'amour, de l'amitié, de la trahison, de la guerre, de
comment on devient un homme, de la campagne russe
qui se meurt...
Les héros de ces histoires de voitures déglinguées,
de chien qu'on s'apprête à manger bravement, de filles
délurées, de patrouilles en Tchétchénie, de chaussures
trop étroites... sont des jeunes gens "paumés" et las.
Mais "c'est toute la Russie qui est lasse : ses pierres,
ses arbres, ses maisons, ses routes, ses rivières, ses
croyances sont fatigués. Même si l'horizon est bouché,
même si les riches ne voient pas la pauvreté autour
d'eux, c'est tout de même la Russie". Une Russie sur
laquelle l'auteur promène un regard tendre, étonné,
émerveillé, non exempt d'humour.
Il y a un ton "Prilepine", à coup sûr celui d'un grand
écrivain.
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