Le Père Stanley Jaki (1924-2009), docteur en physique nucléaire et docteur en théologie, membre
de l'Académie Pontificale des Sciences, est l'un des meilleurs spécialistes de la philosophie et
de l'histoire des sciences contemporains. Moine Bénédictin et prêtre, il fut professeur à l'Université
de Seton Hall dans le New Jersey après avoir fuit son pays, la Hongrie, lors de l'occupation
soviétique. Pendant plus de quarante ans, il se spécialisa en histoire et philosophie des
sciences. Auteur de plus de cinquante livres et de plus de quatre cents articles, il fut l'un des
conférenciers des très prisées conférences Gifford de l'Université d'Edimbourg et des conférences
Fremantle du Balliol College d'Oxford. Il a donné aussi des conférences dans toutes les grandes
universités du Monde : USA, Australie et Europe. Il a été élu comme membre correspondant de
l'Académie Nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, et fut le récipiendaire du
Prix Lecomte du Noüy Prize en 1970. Grand Prix Templeton en 1987 pour l'ensemble de son
oeuvre, il déclina par fidélité à ses voeux l'invitation de l'université d'Harvard de prendre une
chaire de philosophie des sciences.
Comme quêteur infatigable de la Vérité, l'analyse proposée dans ce livre de S. Jaki illumine des
discussions contemporaines qui, pour certaines d'entre elles, se perdent dans des logorrhées
parce qu'elles n'ont pas pris en compte certaines données fondamentales. L'étude magistrale
d'anthropologie chrétienne qu'il nous propose ici remet en ordre des questions qui sont obscurcies
par des présentations biaisées en montrant combien de penseurs français, en passant par
Descartes et Rousseau, ont été à l'oeuvre pour une mise à mort de l'image de l'homme fait à la
ressemblance de Dieu. Il n'est pas très étonnant que nous ne soyons plus que des soupes chimiques
ou des singes (un peu) évolués avec les dégâts collatéraux que cela implique sur la personne
humaine réduite à des individus moins élaborés dans leur comportement que des fourmis
ou des termites qu'un certain «penseur» voyait réapparaître un jour armées de télescopes !
Ange ou singe ? Esprit ou matière ? La science mais aussi certaines philosophies ont tôt fait de
réduire l'homme. En particulier, les chrétiens feraient bien d'en prendre conscience pour éviter
de tomber dans un concordisme impossible où le ravin qui sépare la théologie et les sciences ne
peut être traversé que par l'intelligence humaine quand elle saisit le réel dans une approche métaphysique.
«La science dans son expression non métaphysique ne peut que déboucher sur un spinozisme
du devenir» disait Etienne Gilson.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.