«Composée de tant d'éléments différents, Vienne était le terrain idéal
d'une culture commune. Étranger n'y était pas synonyme d'ennemi, ce
qui venait de l'extérieur n'était pas orgueilleusement écarté comme
antinational, non allemand, non autrichien, mais recherché et honoré.
Tout stimulant du dehors était accueilli et on lui donnait la coloration
viennoise spécifique. Cette ville, ce peuple, peuvent comme tous les
autres avoir commis des fautes, mais Vienne a eu cet avantage qu'elle
n'était pas arrogante, qu'elle ne voulait pas imposer aux autres ses
moeurs, sa façon de penser. La culture viennoise n'était pas une culture
conquérante, et c'est pourquoi chaque nouvel hôte se laissait si
facilement gagner par elle. Mélanger les éléments différents et créer de
cette harmonisation constante un nouvel élément de culture européenne
fut le véritable génie de cette ville.»
Les textes ici rassemblés traitent aussi bien de littérature que de
l'histoire européenne et du destin de la civilisation. Le traumatisme de la
Première Guerre mondiale, le démembrement de l'Empire austrohongrois,
l'imminence des dangers prochains demeurent omniprésents.
Ces pages ont des accents qui évoquent Le Monde d'hier, la grande
autobiographie de Zweig. Il y est aussi question de Byron, Nietzsche ou
Tolstoï. Dans sa diversité, Derniers messages offre le meilleur de la
pensée de Stefan Zweig.
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