L'on est amené à penser que les deux testaments de Villon tendent à former, à la manière du Roman de la Rose, un tout dont les deux parties, qui peuvent se lire indépendamment l'une de l'autre (comme chaque huitain ou groupe de huitains), se complètent, se corrigent et se nuancent, dessinant, avec des retours en arrière et des reprises, l'itinéraire complet du poète, tel qu'il l'a reconstitué pour nous, et suggérant un grand défilé de carnaval qui, par deux fois, passe devant nous et dont chaque participant porte le legs que lui a attribué Villon.
Des moments forts constituent autant de pauses dans le cheminement du cortège, comme, entre autres, chacune des ballades insérées dans le Testament, ou la dénonciation de la dame sans merci dans le prologue du Lais, puis à la fin de la première partie du Testament, ou encore la satire féroce de l'impitoyable évêque Thibaud d'Aussigny qui constitue le prologue du Testament et se poursuit jusqu'à la fin de l'oeuvre.
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