Je mets les pieds sur le port le vent à l'ouest [...]
La contemplation est l'art du pauvre
Il vous regarde hommes de fortune
Loin de vos immeubles en fer blanc
Parfois le regard s'inverse
Votre âme parmi les fanions le vent souffle
Ce n'est pas supportable d'être derrière mes yeux
On me regarde avec mon chapeau et mes lunettes [...]
Tirer les bleus sur le port le vent souffle
Sa dernière cigarette sur le bitume
La côte vendéenne, le ciel, la mer... Lieux de cette Dernière minute. La contemplation est l'art du pauvre. Magnifique formule ! qui suggère une proximité fraternelle avec ce mendiant céleste que fut Germain Nouveau... Mais, trop belle formule ? minée par l'ironie amère ? Car les lieux de l'enfance, de la jeunesse, enfuis, les lieux immobiles de la vie présente, sont désormais les lieux de la souffrance.
Le salut serait-il dans un Ailleurs mythique, New York... évoqué, invoqué ? Mais cet horizon rêvé ne cesse de s'éloigner et de se refuser - provisoirement ? définitivement ? nécessairement ? ... inaccessible.
C'est bien dans l'ici et maintenant qu'il faut vivre... Or, Ce n'est pas supportable d'être derrière mes yeux. Ils dilacèrent les illusions. Mais seule la vérité sauve ! Je vais vous dire ce que je vois moi [...] Si ma conscience monstrueuse me le permet. Elle le permet, montre l'envers du décor, accuse nos lâchetés, éclate en images, Une maladie a empêché l'éclosion de l'oeuf / Sur Taxe solaire / Il y aura des regrets de papier mâché. La poésie de Daniel Brochard a la force scandaleuse de l'inconfort lucide, de cet écartement de la vie qui recueille les prodiges.
J. H.
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