Dermatologie des XIXe et XXe siècles
Mutations et controverses
Depuis la publication de Josef Plenck (1776) reconnue comme fondatrice de la dermatologie, la compréhension des maladies de la peau et l'évolution de la discipline ont évolué au rythme de mutations conceptuelles et de controverses.
Philosophie et botanique, disciplines de réflexion et de classification, eurent un rôle déterminant, fondateur du diagnostic clinique. Quelques décennies plus tard, le microscope, d'abord fortement controversé, trouva en dermatologie un champ d'application privilégié en renforçant l'idée de spécificité de la cause. À la même époque, l'invention de la photographie simplifia le recueil des images de la peau, facilita les échanges et obligea à davantage de rigueur descriptive. Le contexte politique fut à l'origine d'autres mutations essentielles comme, en France, la spécialisation hospitalière et plus tard la spécialisation universitaire en dermatologie. L'orientation résolue des dermatologues américains en faveur de la recherche à la fin des années 1930 s'inscrivit aussi dans une volonté politique d'affirmer l'influence grandissante de cette école nouvelle.
La syphilis tint une place de choix dans les évolutions de pensée qui façonnèrent la dermatologie. La mise au point du diagnostic biologique initiateur de la sérologie médicale, les premiers traitements spécifiques qui ouvrirent la voie des chimiothérapies, le succès éclatant de l'antibiothérapie en sont quelques exemples. Ces mutations empruntées à l'environnement intellectuel, social et politique ont amené la dermatologie dans des directions nouvelles, imprévues. Certaines survinrent sur des esprits non entièrement prêts à les accepter, d'autres naquirent de concepts erronés. Toutes furent à l'origine d'avancées et de controverses passionnées qui sont le sujet de cet ouvrage.
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