C'est l'ami Joe en personne qui vint m'ouvrir, un type long et maigre, avec un nez en bec d'aigle, un collier de pierres violettes autour du cou, et la tête surmontée d'un fez écarlate. Au milieu d'un flot de paroles, il me fit entrer dans la cuisine où était assis Luke, un de ses disciples, qui se demandait à voix haute ce qu'il allait bien pouvoir faire des quatre livres d'herbe qu'une de ses petites amies lui avait rapportées du Mexique, cachées dans le ventre d'un ours en peluche. C'est là-dessus que roulait la conversation avant mon arrivée, et comme il fallait trouver d'urgence une solution, on recommença à réfléchir à la question.
Dérives retrace une suite d'errances, de rencontres avec des artistes, des libertaires, des drogues, des mystiques, d'abord en Grande Bretagne, dans un Londres underground, un Glasgow labyrinthique, avant de poursuivre la quête dans un Dublin secret, avec toujours dans l'air une musique faite de blues, de rock, de raga et de cris de mouettes. Puis c'est le Continent, à travers un Anvers fumeux, un Amsterdam métaphysique, un Barcelone délirant, un Marseille lumineux. Et, terre ultime, l'Afrique du Nord : le désert, le sable immémorial, le vent du vide, le silence. Au bout du voyage, à la fin de la voyance, surgit un monde hors du monde, au large de l'Histoire.
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