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Pourquoi Le placenta dévoilé ? Notre culture, notre société paraissent ignorer le placenta, et si chacun sait qu'avec l'accouchement naît l'enfant, on oublie que la mère n'est pas délivrée pour autant ! L'expulsion de cette masse charnue, spongieuse, d'une odeur si particulière, belle pour les uns, impressionnante pour les autres, surprend même les mères par les douleurs, les contractions qu'elle provoque. La délivrance réclame toujours une extrême vigilance des accoucheurs et des sages-femmes ; de nos jours encore, la rétention placentaire peut être source de graves complications... Mais à qui appartient le placenta ? À la mère, en adhérant à la paroi interne de l'utérus par l'une de ses faces ? À l'enfant, dont il reçoit les vaisseaux ombilicaux par l'autre face, servant ainsi constamment à sa nutrition et à sa respiration ? Qui de nous n'a l'image de la coupure du cordon ombilical, séparant la mère de son bébé qui-ne-faisait-qu'un-avec-elle... alors que ce geste ne le sépare en fait que de son placenta ! Et quel rôle joue le père, — le génôme paternel — dans la croissance du placenta, cette si étrange greffe qui ne devient, qu'après l'accouchement, un corps étranger, si étranger que le ventre maternel n'a de cesse de s'en délivrer ? Mais de quoi est-on délivré ? D'une simple masse anatomique qui n'a plus de fonction d'être ? D'un compagnon des profondeurs devenu inutile, premier objet perdu, évocateur justement de ce Paradis perdu commun à tant de mythes universels ? Ou bien rejetons-nous les représentations contradictoires de la première fusion mère-enfant, mais aussi de la première barrière, de la première frontière entre Elle et Lui, lieu d'échanges et gardien des limites dès l'aube de la vie ! On comprend mieux ici que le placenta soit, dans nombre de civilisations, l'objet de rites incroyablement variés, très voisins de nos propres pratiques en France à une époque passée, plus proche qu'il n'y paraît. Aussi, à l'écoute des ethnologues, des historiens, des psychanalystes, des médecins et des parents, ce n'est pas une seule réalité du placenta que ce Cahier du Nouveau-Né nous dévoile ici, mais de multiples délivrances,... celles des messages que ne cessent, justement, de se délivrer les êtres humains dès leur conception.