Initialement publié en 1989 au Dé bleu, Délits de faciès est toujours d’une accablante actualité. « Pourquoi reprendre des poèmes écrits il y a plus de 30 ans ? Parce que rien n’a changé. Désespérément rien ! Le "délit de faciès", c’est le délit de sale gueule, celui de l’étranger, de l’exilé, du demandeur d’asile, de l’immigré. De l’Autre : le maudit, déchu de classe ou de peau. Rien n’a changé : frontière, traque, peur, ghetto, solitude, doutes, illusions, alcool... "Chacun de mes pores te révulse, / tu insultes la chienne / capable de porter pareille bâtardise, /et me cloues au rire des gueux." Le texte de 1989 traduit déjà la colère du poète. Les mots convulsés, implacables, sans détour, sont le miroir des noirceurs d’un monde, du tragique de ces vies condamnées avant de naître et d’un ordre destructeur qui persiste "à l’ombre des lâchetés". » Mustapha Harzoune, Hommes & migrations, 1342 | 2023, 216
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