Toute petite déjà, Adelheid Duvanel (1936-1996) écrivait de très courts textes, assortis de dessins, qu'elle lisait à ses frères et soeurs. Plus tard, malgré la douloureuse tragédie que fut sa vie (la schizophrénie, les internements, le décès de son seul enfant, jusqu'à son suicide), elle n'aura de cesse d'explorer et d'explorer encore la forme courte. Jusqu'à lui créer un écrin radicalement neuf. Peu connue de son vivant, elle est aujourd'hui un animement considérée comme l'une des voix les plus originales des lettres allemandes.
Une enfant attardée que son père amène pour la première fois à l'école. Une jeune femme dont les parents ont obtenu la garde de sa petite fille. Un vieil homme dans un hospice. Un « raté ». Dans chacune de ses histoires, Adelheid Duvanel nous fait entrer dans la vie d'un être vulnérable. En une page, une page et demi, elle saisit tout de l'étrangeté et de la dérangeante beauté de ces vies.
Chaque petite histoire est un monde en soi. Une monade. Tout y est. Rien n'y manque. Elles sont comme des petits cercles dessinés à la main. Des petits cercles hésitants, fragiles, qui entourent quelque chose. On ne sait jamais très bien quoi. On sait juste que c'est infiniment précieux.
« La fin était en même temps un début. Il n'y avait pas de droites, il n'y avait que ces cercles. Elle ne peignit dès lors plus que des cercles. »
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