Bo Carpelan, né en 1926 est le principal représentant de la littérature finlandaise en langue suédoise, filon singulièrement riche qu'illustra dans les années vingt une fabuleuse poétesse, Edith Södergran.
Fait unique, cet écrivain maintes fois primé pour ses romans, mais aussi humble comme l'herbe, a reçu deux fois le prix Finlandia, équivalent finlandais du Goncourt, et celui du Conseil Nordique, Nobel à usage septentrional. Son chef-d'oeuvre en prose, Axel (1986), journal fictif de l'amitié qui lia le génie national Jean Sibelius et le grand-oncle de Carpelan, dédicataire de la Deuxième Symphonie, est l'une des grands oeuvres européennes consacrées à la musique.
Mais l'arbre cache la forêt, et le roman la poésie : Carpelan est d'abord et avant tout poète. La poésie est sa « maison » profonde. Moins connue et diffusée en France, son oeuvre en vers couvre six décennies et brûle par l'exigence intense de sa quête de justesse, musicale là aussi. Les livres les plus frappants sont La Cour (1969), La Source (1973), Dans les pièces obscures, dans les claires (1976) et l'exceptionnel L'année, telle une feuille (1989), désormais traduits en français.
Paru à Helsinki en 2003, Dehors est à ce jour le dix-neuvième recueil de poèmes. Écrivant, comme ici, sous la dictée du jour, il se peut qu'un poète se cache dans ses vers, mais il cachera toujours peu de choses à son traducteur : à l'égal - et peut-être plus - d'un Lagerkvist ou d'un Tranströmer, Bo Carpelan est tout simplement le meilleur ouvrier des langues scandinaves, ce que la lyrique nordique peut aujourd'hui offrir de plus décisif, de plus haut à l'Europe des lettres. La beauté y est partout chez elle.
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