Il arrive d'aimer des poèmes, mais pas le poète qui les a écrits.
Il arrive d'aimer un poète, mais pas ses poèmes. Quand on aime
les deux, les choses se compliquent. Comme en amour. Je peux
compter sur les doigts de ma seule main gauche (celle du coeur)
ce dernier cas de figure. Ainsi Bernard Noël (par exemple). Ainsi
Amir Or. Amir, dont la parole est du même métal que le silence :
riche, précieux - une monnaie pour vivre malgré tout ! Loin des
mièvreries plus ou moins sophistiquées des adorateurs de la poésie-universelle-qui-fait-de-tous-les-hommes-des-frères, les poèmes d'Amir Or se coltinent la difficulté d'adhérer au monde et à la société
des hommes tels qu'ils sont, en même temps qu'elle creuse au plus
profond de notre histoire, de nos histoires... Poète aussi « global »
que « local », ses textes, parce qu'ils viennent d'une terre qui
surexiste en de multiples strates, plongent en diagonale à travers
toutes les couches de notre humaine condition.
Je répare ce que je peux. Oui, ça fera mal.
Ne regarde pas, ne touche pas
les points de suture ; avance
entre les lignes. Là se trouve le bon poème.
Marc Delouze
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.