Qu’en est-il de l’allégorie depuis l’époque de Courbet et de Baudelaire ? À quoi se reconnaît-elle ? Quelles sont les procédures opératoires qu’elle emprunte, les stratégies interprétatives qu’elle nécessite ? Telles sont quelques-unes des questions qui seront abordées dans ce volume, moyennant une double ouverture, sur le passé et sur les arts visuels. C’est à la condition d’être réinscrits dans cette double perspective, plus généalogique qu’archéologique et plus esthétique que littéraire, qu’auront toute chance d’apparaître les enjeux véritables dont est porteuse encore pour nous l’allégorie. Car, pour pouvoir parler d’un éventuel déclin de l’allégorie, pour en évaluer les déclinaisons, encore faut-il savoir ce qu’est l’allégorie. La question reviendra tout au long de ce volume, mais ce sera à la manière d’une hantise ou d’un remords, et dans l’ombre portée de cette remarque de Benjamin : « Une question qui demeure réservée pour la conclusion : comment est-il possible qu’une attitude au moins en apparence aussi “inactuelle” que celle de l’allégoricien ait dans l’œuvre poétique du siècle une place de tout premier plan? »
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