De vie à trépas
Présence de la mort dans les noms de lieux
Le langage pour évoquer la mort sous toutes ses formes est d'une très grande richesse. C'est sans doute l'un des domaines qui a suscité le plus de créativité. Mais qu'en est-il de la toponymie ?
Les cimetières et autres lieux d'inhumation en lien avec les découvertes archéologiques ont fait l'objet de nombreuses recherches, ainsi que le domaine judiciaire, les lieux d'exécution et leurs désignations.
Pourtant rares sont les communes qui portent le souvenir de la mort. C'est surtout en regardant du côté de la microtoponymie - les lieux-dits et noms de parcelles cadastrales - que l'on trouve l'essentiel du corpus étudié dans le cadre de cette étude. Autrement dit, la mort est souvent écartée de la proximité des vivants, de leur lieu d'habitation, et se trouve reléguée à des espaces plus éloignés, par conséquent plus discrets.
Il paraît important de reprendre ces recherches et de les confronter aux récentes découvertes archéologiques. La toponymie témoigne avec abondance des situations qui provoquent la mort, l'ordonnent, lui confèrent un caractère officiel (les lieux de justice). Elle évoque régulièrement la crainte de la mort en situation de crise (maladies, épidémies...), et conserve parfois la trace d'événements macabres (massacres, meurtres...). La conjuration de la mort est également un aspect non négligeable dans ces désignations.
Ainsi, cet ouvrage interroge dans quelle mesure les noms de lieux qui nous entourent sont liés à cette préoccupation fondamentale qu'est la mort.
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