La vergogne ou l'ambiguïté d'une passion. C'est bien de cette manière que l’appréhende Coluccio Salutati lorsqu'il compose, en 1390, son traité De verecundia, oscillant entre vitupération de l'obscène et affirmation d'un comportement vertueux. La vergogne fut théorisée par Aristote, défendue par Cicéron et les auteurs latins, mise en valeur par les auteurs chrétiens. Son analyse est ici précédée par une réflexion sur la rhétorique, dont la pratique peut même permettre aux médecins de soigner plus efficacement leurs patients. La bonne santé comme la vertu relèvent ainsi d’un bon usage de la parole.
À l'aube de la Renaissance, la notion connaît un renouveau d'intérêt suscité par la redécouverte des textes antiques et médiévaux, et parce qu'elle constitue un moyen de repenser l’éthique civique et sociale. Salutati propose une analyse qui traite aussi bien du corps que de l'esprit, une analyse aussi érudite que passionnante.
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