- Il n'y a pas le choix, c'est ce que vous voulez dire ? Vous n'aviez pas le choix de quoi ?
- Une certaine forme de bonheur n'était pas accessible. Ce n'était de la faute de personne, c'était ainsi. Je n'étais pas malheureuse. C'étaient les gens autour de moi qui avaient du malheur. Pas spécialement moi. On était installés dans la douleur, depuis longtemps, je crois.
- Quelle douleur ?
- La douleur de ne pas savoir qui on est, où on est, du côté du bien, du côté du mal. Ce n'est pas facile.
- De quoi parlez-vous ?
- De la colonisation.
De sang mêlé est une musique.
Ni essai ni roman autobiographique, mais probablement un peu des deux, le livre de Dominique Rolland est une polyphonie de chroniques sur l'Indochine passée et le Viêt-nam contemporain ; où l'on voit le touriste déambuler, en chasse du poncif de la photo de rizière avec paysannes aux chapeaux coniques affleurant l'eau çà et là ; où l'on croise la parole de quelques vieux combattants Vietnamiens encore usés à la francophonie ; où l'on observe les cicatrices des guerres, l'agitation de la ville, le cours de la vie...
D'universelle, l'histoire devient alors personnelle, avec l'irrésistible besoin de comprendre.
De sang mêlé est un regard porté sur l'héritage colonial et sur le métissage.
La condition du métis, cet enfant du colonialisme, se dilue inévitablement dans deux cultures au point que les identités se troublent.
Les sangs se mêlent et les identités s'emmêlent.
De sang mêlé est cette musique-là.
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