Issu d'une dynastie de serviteurs de l'université française, l'historien François Crouzet (1922-2010) a, sur la fin de sa vie, décidé d'écrire ses mémoires, moins pour relater son existence discrète d'universitaire plongé dans ses livres et ses papiers que pour essayer de faire resurgir les petits mondes qu'il traversa plus de quatre-vingts années durant. Son parcours autobiographique devient ainsi prétexte à une succession de tableaux vivants qu'une multitude de personnages, de lieux ou d'événements perdus revient soudain animer : un bourg poitevin dans les années 1930, des écoles dans l'entre-deux-guerres, une famille confrontée aux tensions politiques et sociales d'avant la Seconde Guerre mondiale, l'École normale supérieure à Paris sous l'Occupation, la vie étudiante dans le Londres d'après 1945, un âge d'or des universités françaises, Nanterre en Mai 1968...
François Crouzet pensait qu'un historien est coupable de laisser dans l'oubli ce que sa propre histoire lui a permis de voir et de vivre. Il estimait que, pour lutter contre l'éternelle tentation de simplification du passé, le devoir d'un historien était aussi de raconter ce que sa mémoire lui rappelait. Inspiré par un souci quasi ethnologique, ce livre écrit par petites touches est rempli du charme d'un XXe siècle qui s'éloigne de nous désormais et qu'il cherche mélancoliquement comme à retenir une dernière fois...
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