Nos libertés se réduisent sous prétexte de protectionnisme, d'écologie, d'égalité des sexes, ou de santé publique ? C'est que nous le voulons bien.
Alors qu'elle est sur toutes les lèvres, la liberté individuelle a déserté les lieux. À en juger par l'extraordinaire inflation des règles, lois et autres normes, il n'est plus un domaine qui ne soit régenté par l'État. De l'éducation des enfants à la transmission du patrimoine, en passant par l'assurance, l'échange des données personnelles ou le travail le dimanche, rien n'échappe au contrôle public.
Pourtant, l'immixtion croissante du pouvoir politique dans les affaires privées n'a rien de totalitaire. Bien que vécue comme une intrusion insupportable, elle résulte de la volonté du peuple qui a fait de l'État le garant de sa sécurité, le promoteur de son bonheur et l'artisan d'une société idéale. Situation paradoxale, qui prend sa source dans une représentation fantasmée d'un État devenu une divinité à même de satisfaire toutes les attentes. À condition qu'on lui sacrifie notre liberté individuelle.
De cette relation d'amour-haine naissent le populisme, les révoltes sociales et la demande d'autoritarisme qui caractérisent la crise politique actuelle. Face à la menace d'un effondrement de la démocratie, une seule solution : réinventer un « mythe » libéral et remplacer le désir de servitude par un amour inconditionnel de la liberté.
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