De l'équité intellectuelle entre les genres
Cet ouvrage n'est pas un pamphlet féministe de plus. Il établit pour la première fois qu'en tant qu'allocutaire d'elle-même et des autres, la femme est un être de langage capable de juger de la vérité de ses paroles, de l'objectivité de ses actes et de l'humanité de ses désirs. Alors que les féministes se contentent trop souvent de justifier de leur capacité à penser à l'instar des hommes, l'auteure l'établit ici comme un fait anthropologique universel, et donc, transculturel.
Elle contribue ici de façon imparable à l'anthropologie philosophique du langage qui a démontré que le vivant humain n'a pu se rendre la vie possible, qu'en s'inventant l'usage du dialogue. Ses résultats permettent de dériver l'esprit à partir de l'usage du langage et du dialogue et montrent comment la vie humaine est réglée par le partage mutuel de la vérité de nos jugements théoriques et pratiques. On peut donc oublier le dualisme cartésien entre esprit et corps qui forçait à respecter l'idéal moral, mais aussi machiste, d'une maîtrise complète de soi et viciait les relations entre hommes et femmes. Car l'usage du jugement s'avère ainsi commun aux deux genres et libère les femmes de tout statut d'infériorité par rapport aux hommes.
Le respect de l'équité intellectuelle s'impose par là comme une loi de notre « seconde nature » d'être de langage. Celle-ci exige d'être respectée partout, à la fois dans les échanges intellectuels dans les rapports sociaux.
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