Le centenaire de la loi de séparation de l'Église et de
l'État réveille d'anciens débats ou en suscite de nouveaux.
L'actualité internationale, jour après jour, répète cruellement
que l'exercice de la liberté de penser en matière politique et
religieuse demeure un combat. Il importe donc d'arracher la
réflexion aux lieux communs éphémères, de lui procurer une
perspective longue, en l'occurrence, de quatre siècles.
L'histoire intellectuelle de la formation, en France et par
voie de conséquence en Europe, de la conscience politique
et religieuse y trace une ligne de fuite singulière. La série de
manifestations scientifiques et de publications qui a marqué
le quatrième centenaire de l'édit de Nantes nous en avait
convaincus. Ce numéro provient de l'une d'entre elles et
d'importants approfondissements.
Dans cette perspective longue, les articles visent à saisir
les enjeux philosophiques et conceptuels des écrits parus pour
la défense de l'Édit. Mais, vue depuis les Pays-Bas, la France
d'alors n'offre rien de nouveau. Catherine Secretan analyse
cette «indifférence hollandaise», nourrie d'une expérience
et d'une réflexion politiques particulières. En France, de plus,
on ne conçoit pas la concorde civile au temps de l'Édit comme
lors de sa révocation. Dans l'intervalle, le primat du droit
naturel sur l'ordre juridique s'est imposé, comme le montre
François Laplanche. Ghislain Waterlot discerne une mutation
de l'idée de tolérance pendant la même période. Hubert Bost
restitue la transformation des défenses de l'Édit, en France,
au long du XVIIe siècle, alors que Nicolas Piqué enquête sur les
réponses et les réactions suscitées au temps de la Révocation.
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