Comment penser les institutions artistiques à une époque caractérisée par la guerre civile planétaire, les inégalités croissantes et la technologie numérique propriétaire ? Les frontières de ce qu'était une institution se sont estompées. Parties de l'extorsion de tweets auprès du public, elles se prolongent dans un futur du « neurocurating » où les oeuvres surveilleront les visiteurs via des dispositifs de reconnaissance faciale et d'oculométrie, évaluant leur propre popularité et détectant la présence de comportements suspects.
Dans De l'art en duty free, l'écrivaine et vidéaste allemande Hito Steyerl questionne notre capacité à apprécier et à produire de l'art à l'époque actuelle.
Que faire lorsque les fabricants d'armes financent les musées et que les oeuvres d'art servent de monnaie d'échange sur des marchés spéculatifs déconnectés du travail productif ? Peut-on faire le tri entre l'information, les fake news et le bruit blanc numérique qui bombradent notre quotidien ? En s'emparant de thématiques aussi variées que celles des jeux vidéo, WikiLeaks, la prolifération des ports francs et l'action politique, Hito Steyerl dévoile les paradoxes qui traversent la mondialisation, les économies politiques, la culture visuelle et le statut de la production artistique.
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