Transformant l'économie et la société, la révolution industrielle
n'a pas seulement élargi le domaine de l'architecture (elle touche
désormais l'habitat, l'urbanisme ou le paysage), et renouvelé ses
techniques grâce à l'emploi systématique du fer et du verre, puis
du béton et de l'acier. Elle en a radicalement modifié le rôle.
Il ne lui suffit plus d'être monumentale, de célébrer les institutions
par le luxe et la pérennité. Elle traduit des ambitions opposées,
dont la rivalité signifiera les enjeux de la civilisation. À travers la
divergence des formes comme de leurs références s'affichent des
messages dont la portée est idéologique. L'histoire contemporaine
est traversée par la concurrence des styles - qu'ils soient historiques
au XIXe siècle ou se déclarent modernes au nôtre.
Si illustres qu'en soient les architectes, la France contemporaine
n'est pourtant pas seulement le pays du château de Pierrefonds
et de l'Opéra-Garnier, de la tour Eiffel, de la villa Savoye - et
maintenant du centre Beaubourg ou de l'Arche de la Défense... Elle
est aussi celui des palais de justice et théâtres de province, des
immeubles bourgeois et des villas balnéaires, des écoles Jules-Ferry,
du logement social, des monuments aux morts et même des
pavillons de banlieue avant les grands ensembles ! Bien au-delà
de la vision militante qui avait été celle du modernisme, ce livre
s'efforce de souligner la richesse et la diversité de la production
française depuis deux siècles.
Ainsi s'achève la rétrospective consacrée à l'Histoire de l'architecture
française, dont le premier tome, Du Moyen Âge à la Renaissance a
été écrit par Alain Erlande-Brandenburg et Anne-Bénédicte Mérel-Brandenburg
et le deuxième, De la Renaissance à la Révolution, par
Jean-Marie Pérouse de Montclos.
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