De la partialité
Clandestinité, altérité, partialité.
Dans la plupart des monographies que l'auteur a consacrées aux philosophes, poètes et artistes depuis les années'80, se sont développées indissolublement trois tendances conceptuelles. La première s'est concentrée non sur la formation des idées, mais sur leurs conditions de passage, Je ne peins pas l'être, écrivait Montaigne, je peins le passage. Transitions. Comment une idée passe-t-elle jusqu'à nous ? Il est apparu alors que ce qui passe dans le temps et modifie tant soit peu nos comportements, a lieu malgré nous, dans notre dos, clandestinement.
La clandestinité, en effet, est la condition de l'efficacité d'un passage. Elle permet de fuir entre les mailles du filet tendu par les stéréotypes et les conventions établies. La clandestinité s'oppose à la marginalité : la marge relie les pages du pouvoir, le clandestin délie.
Une oeuvre ne nous marque pas seulement par une sorte d'empreinte qu'elle laisserait en nous, à laquelle nous pourrions nous identifier. Elle dissout les processus d'identification : l'autre pense en nous.
L'altérité est l'essence du passage dont certaines oeuvres témoignent clandestinement. Enfin, si furtivement une idée s'impose à nous, si nous l'éprouvons dans son altérité, c'est que notre partialité, à tort ou à raison, s'avère comme la condition de cette double réception.
Tels sont les thèmes récurrents en cours de réflexion.
Selon le philosophe zurichois Gilbert Boss, la partialité fait apparaître notre corps au centre de notre expérience et les étoiles à sa périphérie. C'est de cette mise en perspective dont il est question dans cet ouvrage.
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