L'espoir né de la création de l'Organisation des Nations unies
après la Seconde Guerre mondiale n'a pas été suivi des bien-faits
attendus et la fin de la guerre froide n'a pas été l'occasion
de nouvelles avancées dans la prévention des conflits. Le monde
globalisé reste en proie à la violence, aux entraves à la liberté,
aux inégalités grandissantes, à un usage inconscient et destructeur
des ressources de la planète. Cette situation impose de
penser une nouvelle organisation de la communauté universelle,
ce qui ne se fera pas sans un changement de paradigme. Le principe
qui préside encore à l'organisation du monde est celui de la
division en États souverains. Mais il est illusoire de croire que la
souveraineté puisse être la condition de la paix. Dans un nombre
grandissant d'États, elle est réduite à un pouvoir de répression.
Elle ne garantit pas la liberté des groupes ni la recherche du bonheur
commun. Elle fait obstacle aux avancées du droit international
et elle permet l'impunité des dirigeants.
Partant de ce constat, Monique Chemillier-Gendreau met sa
longue expérience du droit (par l'enseignement, mais aussi par
la participation à des procédures internationales) au service
d'une analyse critique de la situation actuelle. Elle prône l'abandon
du concept de souveraineté, porteur des possibilités de guerre, au
profit de celui d'association politique des hommes libres, retour à
la liberté du peuple, mais aussi à sa responsabilité. Si elle défend
cette idée à l'échelle des communautés nationales, elle l'élargit
à toutes les communautés politiques, infra ou supra-nationales.
Partout où des hommes et des femmes assemblés ont à décider
d'une part de leur destin, le politique doit être réhabilité contre
l'emprise de l'économique et contre les bureaucraties actuellement
à l'oeuvre.
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