Que renferme l'expression «démocratie participative» ?
N'est-elle pas un pléonasme - toute démocratie n'appelle-t-elle
pas une participation de tous ?
La démocratie participative peut-elle encore, en ce cas, être légitimement
opposée, et comme «démocratie directe», à la démocratie
représentative ? Ne traduit-elle pas plutôt une forme de
populisme ?
Quelle consistance donner à ce qui pourrait constituer une très
belle proposition politique - remettre la participation au coeur d'un
nouveau projet politique ? Et face à quelle menace contre la démocratie
? Et que dire, et de cette menace, et de l'actuelle mise en
oeuvre d'une «démocratie participative» dans la campagne électorale
? Celle-ci peut-elle remédier à la crise de défiance des
citoyens ?
La participation est-elle réductible à une prise de parole puis à
un bulletin dans une urne ? En quoi les technologies dites collaboratives
peuvent-elles contribuer à la mise en oeuvre d'une nouvelle
sorte de démocratie, et en quoi ne peuvent-elles pas y suffire ? La
participation ne concerne-t-elle pas l'organisation de toute l'économie
politique industrielle telle qu'elle se met en place en ce
début de XXIe siècle ? Chacun ne sent-il pas que, faute d'une nouvelle
participation des hommes à la construction de leur avenir
dans toutes ses dimensions, et comme nouvelle forme de civilisation,
le monde court à sa perte ?
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