L'autonomie de la recherche et celle des universités sont aujourd'hui remises en cause par le pouvoir politique, soutenu par certains intellectuels. Les récentes polémiques autour des « déviations identitaires » et du supposé caractère idéologique des sciences sociales en sont des manifestations visibles.
Cet essai interroge les notions d'engagement et de distanciation critiques en les situant dans l'histoire du temps présent, puis en envisageant trois moments où s'est posée la question de l'autonomie de l'université et des savoirs : l'affaire Dreyfus, Mai-Juin 1968, le mouvement de contestation de 2019-2020 contre la loi de programmation de la recherche.
Cette mise en perspective conduit à appréhender plus généralement le rapport entre science et valeurs : en contestant les lectures dogmatiques des énoncés classiques d'Émile Durkheim et de Max Weber, ce livre invite à repenser l'idée de neutralité et à fonder autrement l'éthique de la discussion critique.
Alors que de nouvelles approches académiques, soulignant l'imbrication des dominations, suscitent inquiétudes et rejet, les auteurs montrent qu'elles permettent de penser un universalisme pluriel pour la société d'aujourd'hui et de demain.
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