Jean-Jacques Olier, père fondateur de Saint-Sulpice, meurt le
2 avril 1657. Parmi ses écrits, La Création du monde et La Vie
divine. À une époque où les textes mystiques font l'objet d'une
chasse aux sorcières, cet héritage encombrant tombe rapidement
dans l'oubli.
Aujourd'hui, grâce à l'édition de Mariel Mazzocco, cette
première publication des feuillets autographes d'Olier fait «paraître
le feu caché dessous la cendre» et les «excès dans l'amour et les
inclinations des choses les unes vers les autres». On y retrouve les
thèmes des maîtres de la mystique chrétienne, tels Eckhart, Tauler,
Ruusbroec, Thérèse d'Avila, Jean de la Croix...
Longtemps occultée, on découvre une grande littérature mystique
de langue française. Olier s'interrogeait : et si, à travers sa
plume, quelqu'un d'autre écrivait ? Cet Esprit étranger, faisant
irruption dans son âme à l'improviste, explosait en un cri :
«Va-t'en ! Je veux écrire en toi !»
L'homme n'est «presque rien». Pourtant il est quelque chose,
car bien qu'incomplet, être manquant, toujours nécessiteux, il représente
l'élément d'un dessein plus grand que lui, la petite pièce d'un
puzzle divin que M. Olier souhaite reconstituer.
Le maître de Saint-Sulpice ne pouvait pas cacher son enthousiasme
face à sa découverte merveilleuse : «Hélas ! Mangeons en
cet abîme, buvons à même de la source. Gorgeons-nous de délices
et de plaisirs, soûlons-nous de ces viandes», s'exclamait-il.
Loin de faire de la philosophie ou de la théologie, Olier atteint
d'une façon naïve les plus hautes cimes du langage mystique.
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