Prix Nobel de littérature, journaliste étincelant, François Mauriac doit à sa passion pour Charles de Gaulle de figurer parmi les grands témoins de son temps. À la différence des intellectuels et des éditorialistes de l’époque tels Jean-Paul Sartre ou Hubert Beuve-Méry qui, pour la plupart, tenaient le fondateur de la Ve République en suspicion, il ne s’est jamais départi de la conviction que le Général était une chance pour la France en dépit de son caporalisme, de ses préjugés et de ses faux pas. Qui le contredirait aujourd’hui ?
Figures d’un autre siècle, ils ne sont pas grands seulement par leur stature, de gouvernant pour le premier, de chroniqueur habité pour le second. Ils le sont par les liens qui les unissent et par l’éclat de leur dialogue qui court sur trente ans, de l’Occupation aux lendemains de Mai 68.
Tel est le propos, jamais approfondi jusqu’ici, de Bertrand Le Gendre, dans ce bel essai qui retrace la relation de Gaulle-Mauriac, fondée sur une admiration mutuelle. Et si leur biographie croisée les montre chacun sur leur hauteur, leurs ombres portées se confondent aujourd’hui dans nos mémoires, modèle de dialogue jamais égalé entre un homme d’État et un homme de plume.
Ancien journaliste au Monde, essayiste, spécialiste du général de Gaulle, Bertrand Le Gendre est notamment l’auteur de 1962, l’année prodigieuse (Denoël, 2012) et de Flaubert (Perrin, 2013).
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