Prix Nobel de littérature, journaliste étincelant, François Mauriac doit à sa
passion pour Charles de Gaulle de figurer parmi les grands témoins de
son temps. À la différence des intellectuels et des éditorialistes de l'époque
tels Jean-Paul Sartre ou Hubert Beuve-Méry qui, pour la plupart, tenaient
le fondateur de la Ve République en suspicion, il ne s'est jamais départi
de la conviction que le Général était une chance pour la France en dépit
de son caporalisme, de ses préjugés et de ses faux pas. Qui le contredirait
aujourd'hui ?
Figures d'un autre siècle, ils ne sont pas grands seulement par leur stature,
de gouvernant pour le premier, de chroniqueur habité pour le second. Ils le
sont par les liens qui les unissent et par l'éclat de leur dialogue qui court sur
trente ans, de l'Occupation aux lendemains de Mai 68.
Tel est le propos, jamais approfondi jusqu'ici, de Bertrand Le Gendre, dans ce
bel essai qui retrace la relation de Gaulle-Mauriac, fondée sur une admiration
mutuelle. Et si leur biographie croisée les montre chacun sur leur hauteur,
leurs ombres portées se confondent aujourd'hui dans nos mémoires, modèle
de dialogue jamais égalé entre un homme d'État et un homme de plume.
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