Parfois il arrive que les jours
sont comme les branches mortes
d'un arbre éternel
alors que ton visage ancien
s'anime dans la défaite.
Ce qui vient
après
par la voie du souffle
est l'oiseau d'une seule note
et la nuit coule dans tes veines
heureuse
paisiblement...
Lionel Ray a reçu de nombreux prix (Apollinaire, Artaud,
Mallarmé, Supervielle, Kowalski, Guillevic, etc.) et pour
l'ensemble de l'oeuvre, le prix Goncourt de poésie en 1995 et le
grand prix de printemps de la Société des Gens de Lettres en
2001.
Il revisite dans De Ciel et d'Ombre quelques-uns de ses
thèmes préférés, celui de l'identité fragile, insaisissable, sans cesse
explorée, interrogée (qui suis-je ? qu'est-ce que je fais en ce
monde ? qui est cet autre que je suis et que je ne connais pas ?),
celui du temps irréparable, de la mémoire et de l'oubli. Au seuil
du grand âge, le poème plus que jamais est sa façon de prendre,
d'un mot à l'autre, la mesure du temps qui passe, célébrant l'éclat
du manque et du désastre. « C'est à une perception-limite entre
la perte et la présence que la poésie nous invite. Je n'ai jamais
voulu créer qu'un frémissement intelligible, dit-il encore. Cela
ne peut se faire qu'avec une pointe d'énigme et d'émotion. »
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