Qui était Paul Strauss ? Journaliste et fondateur de revues, élu de la République au conseil municipal de Paris avant d’accéder aux plus hautes fonctions, sénatoriales et ministérielles, Paul Strauss est pourtant un oublié de l’histoire. Son cheminement croise tous les soubresauts de la Troisième République, qu’il voit naître et mourir. Il a connu trois guerres, eu autant d’amis que d’ennemis, a été aux côtés de Gambetta, Clemenceau, Poincaré, Waldeck-Rousseau, etc., avec lesquels il a contribué à l’enracinement de la République. Proche des radicaux, pasteurien, philanthrope, solidariste, laïque et franc-maçon, Paul Strauss est à la fois une figure représentative et néanmoins atypique de la Troisième République. Ce provincial, juif alsacien d’origine modeste, défie en effet les classifications simplistes. Farouche défenseur des politiques sociales, convaincu de la nécessité de réformer, visionnaire en matière de protection sanitaire, il aura bâti un ensemble de lois dont la plupart restent d’actualité : habitations à loyer modéré, protection maternelle et infantile, assistance publique, hygiène publique, lutte contre le cancer, droits des femmes... Il aura contribué à la mise en place d’une politique sociale et sanitaire, attentif à la lutte contre la mortalité excessive, aux conditions de vie et de santé des plus démunis. Ses combats s’inscrivent dans le contexte de la modification du régime démographique, auquel il a été sensible. Cette politique à laquelle il contribue si fortement constitue l’un des fondements de ce qui formera, après-guerre, l’État-providence. Cet ouvrage, fruit des recherches d’une grande spécialiste de l’histoire sociale de la Troisième République, retrace cette carrière exceptionnelle à travers ses engagements politiques, sociaux et intellectuels et constitue, en quelque sorte, une forme de réhabilitation d’un homme resté dans l’ombre de la réforme sociale tout en étant l’un de ses principaux maîtres d’œuvre. Catherine Rollet est historienne démographe, professeure de démographie à l’université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines, et membre du laboratoire Printemps. présidente du Conseil scientifique de l’Ined de 2006 à 2009, elle a également été membre de la Société de démographie historique et du Comité d’histoire de la Sécurité sociale. En 2005, elle a présidé le comité d’organisation du Congrès de l’Union internationale pour l’étude scientifique des populations qui s’est tenu à Tours. Ses recherches portaient principalement sur les politiques à l’égard de l’enfance, sur l’histoire des politiques sociales et de santé aux xixe et xxe siècles. Virginie De Luca Barrusse est historienne démographe, professeure de démographie à l’Université Paris-1-Panthéon Sorbonne et membre du Cridup, centre de recherche de l’Institut de démographie (Idup). Ses travaux portent sur les politiques de population et les populations vulnérables aux xixe siècles.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.