Dans les cuisines de la République
Puisque la table est au centre du pouvoir, les petits plats des édiles révèlent à coup sûr les différentes facettes de notre monde politique. Les élus de droite ou de gauche partagent le même poivre, le même sel, et les mêmes idées. François Hollande embrasse Jacques Chirac qu'il croise dans un restaurant hors de prix situé près de l'Élysée. Olivier Besancenot, Dominique de Villepin et Martine Aubry goûtent aux mêmes raffinements italiens à Saint-Germain-des-Prés. À chacun ses caprices. Nicolas Sarkozy exige ses truffes, en macaronis, en soupe ou en sandwich. Xavier Bertrand se dit prêt à se prostituer pour un cassoulet. Malheureusement, l'intérêt des politiques pour leurs plaisirs de bouche ne se traduit pas par une réflexion plus générale sur l'alimentation des Français, massivement industrialisée et standardisée. Nos concitoyens rêvent de bio, mais Christian Jacob, le Monsieur Environnement de l'UMP, l'estime « dangereux ». Le couscous s'impose comme le deuxième plat préféré des Français, mais, jugé trop éloigné de notre culture, il ne sera jamais servi dans les palais de la République. Une fracture alimentaire voit le jour.
La gastronomie, cet « art du ventre » reste pour les politiques un plaisir égoïste et un marqueur social. Elle s'imposerait pourtant comme un fil conducteur idéal pour qui souhaiterait agir durablement sur le renouveau de l'agriculture, la santé publique, l'environnement et l'économie.
Pendant plus d'un an, Pascale Tournier et Stéphane Reynaud ont partagé la table des politiques, recueilli les témoignages de Christine Lagarde, Anne Hidalgo, Jack Lang, Roselyne Bachelot, Dominique Voynet, Jean-Louis Debré, Bruno Lemaire, et de dizaines d'autres parlementaires et grands chefs.
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