Comment la Suisse doit-elle être représentée à l'étranger ? Quelle
culture exporter ? Dans quel but organiser et promouvoir des voyages
d'intellectuels et d'artistes à l'étranger ainsi que la circulation de
leurs oeuvres ? Où faut-il concentrer les actions : là où les intérêts
économiques sont prépondérants ou lorsque les tensions politiques ne
permettent pas d'échanges autres que culturels ? En Suisse, ces questions se font pressantes dès la fin des années trente, dans les milieux
diplomatiques et économiques ainsi qu'au sein des institutions
culturelles naissantes, comme la fondation Pro Helvetia.
Le présent ouvrage reprend ces questions pour évaluer la diplomatie
culturelle helvétique à trois périodes de l'après-guerre : la reprise
des relations culturelles après 1945, les tensions idéologiques de
la guerre froide, l'émergence de nouveaux pays après le mouvement
des décolonisations. À chacun de ces moments, la diplomatie culturelle
doit relever un nouveau défi afin de remplir les objectifs multiples
et souvent contradictoires qui lui sont assignés. La négociation en
coulisse est permanente entre les intérêts politiques, commerciaux
et artistiques.
À travers le prisme de la diplomatie culturelle, les bouleversements
internationaux entrent en résonnance avec l'évolution politique
et culturelle de la Suisse. Par sa capacité à se mettre en scène et
à importer des nouvelles pratiques, cette diplomatie constitue un
canal privilégié pour comprendre les décalages, les questionnements,
les mises à jour d'une société en interaction constante avec le contexte
international.
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